Les Rocambolesques
roman-feuilleton collectif arborescent à contraintes
Juste après avoir prononcé ce mot, mes jambes commençaient à trembler car l’idée qu’une guerre allait éclater me faisait peur : je savais que je devais revêtir à nouveau mon uniforme de soldat, et j’allais être séparé une nouvelle fois de ma belle Anaïs. Je pris conscience que cette chose était toute noire, je ne pouvais pas bien le voir à cause du feuillage du saule pleureur mais j’entrapercevais ses yeux qui brillaient d’un rouge vif. Ils étaient grands et fixaient le pêcheur qui but une gorgée de sa bière puis la lança contre la chose qui recula d’un coup. C’est alors que la canne à pêche de l’homme se transforma en un sabre grand et épais en argent orné de diamants. La chose attaqua le pêcheur mais celui-ci esquiva l’attaque et la fendit en deux. J’entendis Anaïs murmurer quelque chose mais je ne pus entendre car j’étais focalisé sur ce que je venais de voir. Je n’aurais jamais pensé qu’un vieux pêcheur qui ne semblait pas être conscient de ce qui se passait autour de lui.
Je sortis des feuillages avec Anaïs et l’homme nous vît. Il nous regarda bizarrement. On voulait partir mais je sursautai quand le pêcheur se trouva devant moi. Il me regarda, je le regardai aussi, Anaïs me murmura : « C’est lui, il va me tuer ».
Tout à coup, l’homme rit. Je ne compris pas. Je commençai à m’énerver contre lui parce qu’il semblait bien qu’il se moquait de nous. Je lui dis : « Pourquoi tu rigoles ? Qu’est-ce que tu nous veux, vieux singe ? ». Il s’arrêta de rire, commença à jouer avec son sabre et me dit : « Ne t’en fais pas je ne dirai rien à personne, petit scarabée, je vois que tu ne me connais pas, alors laisse-moi me présenter. Je suis le grand maître Shingshong. Je viens d’une contrée lointaine et je suis ici pour vous aider à éliminer ces choses de l’ombre ».
Quel était ce charabia qu’il me racontait, je ne savais plus quoi pensait et tout à coup Anaïs me donna une tape pour que je réagisse et que je lui réponde parce qu’il semblait attendre une réponse de ma part. Je ne savais pas quoi lui dire alors je lui demandai de me raconter son histoire. Il le fît mais je commençais à m’endormir avec ces histoires de vieux moines qui ne faisaient qu’apprendre les arts martiaux et dormir. Je lui posai alors une question qui trottait dans ma tête depuis qu’il me parlait de moines et de temples, mais au moment où je commençai à parler, Anaïs cria. Une autre chose de l’ombre courut vers nous et là, sans savoir comment, Anaïs se transforma en corbeau et grâce à ses ailes forma un bouclier qui me protégeait. J’assistai alors à un autre combat entre le vieux et la chose.
Après l’avoir massacré, on se mit en route pour chercher un endroit où nous pourrions être en sécurité. Là, j’entendis une musique de suspense et en même temps un groupe de monstre arriva alignés comme s’il allait livrer bataille. Je retenais mes larmes parce qu’on n’était que trois : un vieux maître des arts martiaux, une fille qui pouvait se transformer en corbeau et moi, un humain qui ne savait rien faire. Je sortis alors une phrase que je ne pensais pas prononcer un jour « Les gars, là c’est dit. »
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Florinda Akilano
(L1, Lettres modernes, UPEM)
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Mis en ligne le 27 novembre 2016