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LIEU 9

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Apparaît dans les épisodes...

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Au cœur de Paris, une ancienne pizzeria a été rachetée il y a 5 ans et réaménagée en bar gay populaire.

 

De l’extérieur, on peut voir deux petites fenêtres à croisillons, une petite porte en bois et l’enseigne : un morceau de bois suspendu devant l’entrée portant le nom du bar, “Le Porte-jarretelles”. On trouve régulièrement, sous l’auvent de toile délavée, deux fumeurs qui soufflent une fumée dense, renforcée par le froid de l’air ambiant et éclairée par un lampadaire projetant une lumière jaunâtre.

 

En franchissant le seuil de la porte, on découvre une vaste pièce rectangulaire dont les murs en pierres apparentes et l’ambiance rustique donnent son charme à l’endroit. C’est une pièce lumineuse, éclairée par les différentes lampes rondes suspendues au plafond.

 

La première chose qui saute aux yeux est la grande piste de danse, au milieu de la pièce, où quelques danseurs improvisés exhibent leurs talents sur des rythmes disco.

Au fond de la salle se trouve le jukebox, grande boîte métallique aux couleurs chatoyantes, chapeautée par un dôme de verre, proposant un nombre impressionnant de chansons de Patrick Bruel, le chanteur préféré du patron.

 

Sur la gauche, le barman, derrière son comptoir en bois de chêne, sert deux clients avachis. L’un d’eux déguste un café noir provenant sans doute de l’énorme machine en inox, rutilante, reposant à l'extrémité du comptoir. Sur la droite de la salle se trouvent 5 petites tables dont 3 sont occupées, toutes en bois avec un pied en fonte noire.

 

On entend en fond sonore de la musique disco légère et les bruits des conversations ainsi que, de temps à autre, les grincements de chaises.

 

Ce soir-là, le bar n’est que peu rempli : 22 personnes. La moyenne d'âge avoisine les 30 ans. Deux serveurs portant un complet deux-pièces, dont un veston à deux boutons, traversent régulièrement la salle en zigzaguant entre les tables pour servir les clients.

 

L’odeur qui émane de ce bar est particulière, on peut y sentir un mélange de transpiration et de déodorant masculin , mais aussi féminin, à laquelle on finit par s’habituer. On peut y sentir également les différents alcools, ce soir-là surtout le rhum cubain que le barman verse dans une tournée de mojitos. Un nez fin peut distinguer quelques fragrances de menthe.

 

Le lieu comporte un sous-sol, une ancienne cave à vin voûtée. Murs en pierre et pas de fenêtre, planches de bois délavées, posées à même l’ancien sol de terre, cet espace est un refuge intime pour les connaisseurs du Porte-jarretelles. La superficie assez restreinte lui donne une ambiance feutrée et mystérieuse, à tel point que cela pourrait être le lieu de rendez-vous de vampires, de PDG opportunistes ou d'investigations journalistiques plus ou moins légales — il suffit d’être en bons termes avec le patron.

On y descend en empruntant quelques marches, après avoir ouvert une porte métallique noire depuis le fond du Porte-jarretelles.

Espace à part, la cave a son propre bar, légèrement courbé, sur lequel le regard se pose immédiatement. En bois laqué, accompagné de ses inséparables hauts tabourets en métal, il a tout du comptoir habituel: bols de cacahuète, sous-verres, caisse enregistreuse, beertender et machine à café. Même le barman qui essuie ses verres avec un torchon à carreaux semble faire partie du mobilier.

Le mur du fond comporte une petite porte de bois condamnée, qui laisse pourtant échapper un courant d’air.

À droite comme à gauche, des banquettes de cuir brun matelassé offrent des assises de part et d’autre de tables en verre aux pieds de fer forgé. Un chemin de table rouge sombre recouvre leur plateau rectangulaire dans sa longueur. Dessus sont posés des couverts sur une serviette blanche, et des verres à pied retournés.

Un peu partout sur les murs, des ardoises sur lesquelles le patron a écrit à la craie présentent l’histoire des vins et leurs particularités. Derrière le bar, on voit des alcools divers sur une large étagère en bois de tonneau, et quelques bouteilles de vin couchées à l’horizontale sur une fine grille métallique grise.

 

Les toilettes du Porte-jarretelles sont hors d’usage depuis plusieurs mois suite à un problème de canalisation récurrent dû à un défaut de fabrication que les différents plombiers ne sont pas parvenus à résoudre. Les clients et le personnel sont donc contraints d’utiliser les toilettes de chantier disposées sur le parking à l’extérieur du bar, non loin d’une église en restauration.

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