Les Rocambolesques
roman-feuilleton collectif arborescent à contraintes
Les lumières clignotent autour de nous, les rires se font de plus en plus intenses, et mon cœur bat de plus en plus vite. En ce moment je regrette amèrement d'avoir suivi cet homme sorti de nulle part, que j'ai surnommé «â€¯Monsieur Fictif » parce qu'il est littéralement sorti d'un film : il n'est pas l'acteur, il est le personnage, flippant n'est-ce pas ? Mais il semble beaucoup mieux connaître cet endroit que moi, alors je reste avec lui. En fait, les endroits comme ça ne sont pas ma tasse de thé pour être honnête ; dans le cas présent il s'agit d'une maison hantée, c'est une attraction, bien sûr, donc elle n'est en aucun cas dangereuse, enfin... normalement. Tous ces bruits sont anormaux nous sommes la nuit, donc ce devrait être paisible, l'attraction est fermée à une heure pareille, alors pourquoi ces foutus rires !?
«â€¯Ralentit le pas, on va où comme ça hein ? On ne fait que s'enfoncer un peu plus dans les entrailles de cette maison alors que l'on cherche un passage pour en sortir ! Et pourquoi tu ne m'écoutes pas ? » Silencieusement Monsieur Fictif se retourne et me fait signe de me taire. Tout comme lui je regarde autour de nous et écoute. Plus un bruit ! Le silence total, où sont passés les rires d'enfants, je ne sais pas si je dois me réjouir ou être terrifié. «â€¯Un, deux, trois... soleil ! » Surpris je cherche la provenance de ces paroles. En face, dans le couloir, des enfants courent en riant, une petite fille et un petit garçon aux allures bien étranges. Facile à reconnaître, il s'agit en fait de la dame au chapeau jaune et du corbeau mais ils sont enfants. Faut-il que je fasse part de mon angoisse ? Réellement que se passe-t-il dans cet endroit !? «â€¯Attention monsieur, l'heure tourne, vous allez rester coincé dans la maison, tout comme nous » me dit la petite fille qui s'est cachée derrière moi. «â€¯Y a t-il un moyen de sortir d'ici, tu pourrais me montrer ? » la questionnai-je. «â€¯Ah ça je ne sais pas, tout comme vous, nous sommes entrés dans cette maison, mais nous y sommes restés trop longtemps, et voilà, je suis toute petite maintenant et lui aussi » me dit-elle en pointant du doigt le petit corbeau. Nullement effrayée par la situation, elle retourne jouer avec son compagnon de jeu. «â€¯Tiens les voilà, les personnes que tu cherchais tout à l'heure, la femme au chapeau et l'homme corbeau, ils sont là, mais ils n'ont peut-être pas l'âge que tu espérais » dis-je en riant nerveusement. «â€¯Qu'est ce qui te fait rire ? Tu trouves ça marrant on n'a plus aucun moyen de sortir maintenant, cette maison vient de leurs cauchemars, ils sont les seuls à connaître la sortie, mais désormais je doute qu'ils s'en souviennent » Un peu compliqué pour partir d'ici du coup, il n'y a aucune fenêtre et sauf les portes qui permettent d'entrer dans les pièces, les autres sont condamnés, nous sommes pourtant bien entrés par une porte alors pourquoi ne la trouve-t-on plus ? «â€¯Est-il possible qu'ils retrouvent leurs âges respectifs, et donc par la même occasion le moyen de sortir d'ici ? Lui demandais-je. «â€¯Et surtout qu'est-ce que tu entends par leur cauchemar ? ». «â€¯C'est très simple nous sommes dans leurs songes, ou plutôt dans le cas présent dans leur cauchemar, je ne sais pas comment toi tu as atterri ici puisque tu es une personne réelle, le problème est que si toi tu ne sors pas d'ici rapidement tu ne retourneras jamais à la réalité. Or ton seul moyen de sortir a rajeuni ». Rien, je ne comprends rien, comment ai-je pu venir ici, et si tout cela n'est qu'un rêve je n'ai qu'à imaginer une porte pour me ramener chez moi, seulement ce n'est pas mon rêve je doute que je puisse décider de tout cela. Bien je n'ai plus qu'à parler avec les enfants, je vais les voir et leur pose des questions «â€¯En venant ici vous n'avez pas reconnu l'endroit ? A priori vous le connaissez, vous l'avez inventés avec votre esprit, pourriez-vous imaginer une porte qui me permettrai de partir ? C'est un simple jeu le premier qui y arrive gagne ! » Un instant après une porte apparaît sur le mur, les enfants se regardent en souriant, c'est eux qui l’ont fait apparaître, je vais pouvoir rentrer chez moi, j'ouvre la porte et disparaît dans une lumière aveuglante.
Caroline Daniel
(L1, Lettres Modernes, UPEM)
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Mis en ligne le 29 novembre 2016