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La jeune femme s’éloigna, Barnabé et moi la regardions s’en aller lentement quand, sans surprise, Barnabé me souffla l’idée à laquelle je n’osais penser.

"Elle te prend pour un fou, tu ne vois pas comme elle te méprise, tu devrais lui faire subir le même sort qu’à Anaïs ! »

-Mais elle ne m’a rien fait Barnabé… Et pourquoi me pousses-tu au crime ?

-Tu sais que ce qu’il te reste à faire, je ne veux que ton bien moi."

Rapidement, mon côté obscur se réveilla, les paroles de Barnabé faisaient écho dans mon esprit. Ô que j’avais envie de céder au crime. Elle allait simplement payer pour son comportement après tout. Soudain, Barnabé se mit à sourire de ce sourire malicieux que je connaissais si bien. Tant pis pour ces maudites résolutions. Pour Barnabé, je serais prêt à tout, il est le seul à savoir ce qui est le mieux pour moi.

La jeune femme était assise sur un banc un peu plus loin, elle nous tournait le dos comme si elle pouvait sentir la menace. Une seconde plus tard, elle se retourna en entendant mes appels. Son visage laissait transparaître l’inquiétude qu’elle éprouvait en me voyant.

-Euh… je voulais m’excuser pour tout à l’heure, j’ai dû vous faire peur, je suis vraiment navré, je me perds parfois dans mes pensées…

Finalement, je vis son visage se détendre, mes efforts avaient payés. Fascinante, cette femme était fascinante, plus je l’observais, plus je voyais une nouvelle victime à appréhender. Rarement, j’avais vu Barnabé aussi excité, je sentais qu’il était heureux que je succombe enfin.

Alors que la jeune femme semblait réellement rassurée par mes excuses, je décidais de faire plus ample connaissance, et de lui demander son nom.

-Yvonne, je m’appelle Yvonne.

A présent, je la sentais confiante, j’étais si proche du but. Naturellement, je souhaitais faire durer le plaisir en retardant le moment fatidique.

Toutefois, Barnabé lui, semblait ne plus tenir en place et me chuchotait « allez, allez ! ». Quelques sourires plus tard, après plusieurs politesses échangées, je sentais qu’il était temps. Une fois de plus, j’allais souiller mes mains par le sang. Étonnamment, je me mis à douter… La seule raison que j’avais de la tuer n’était finalement pas si valable que ça. Epuisé par mon indécision, Barnabé me supplia de passer à l’action.

-Chut, je réfléchis !

Oh non, que venais-je de faire ? Risquer de passer une fois de plus pour un fou uniquement pour répondre à cet imbécile de charançon ! Bien heureusement, elle n’avait rien entendu. Elle me fit un dernier sourire, me salua, et se leva pour partir, sans que je ne la retienne. Au grand regret de Barnabé, je la laissai partir. Une fois n’est pas coutume, je désobéissais à mon ami, et me laissais gagner par les sentiments.

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Maéva De Sousa

(L1, Lettres Modernes, UPEM)

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Mis en ligne le 30 novembre 2016

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