Les Rocambolesques
roman-feuilleton collectif arborescent à contraintes
Mardi 21 Janvier, six heures trente-sept. Tout est mort. Tout est hostile. Entre la forêt et le chantier abandonné, elle court, sereine. Enjambant des bombes de peinture oubliées, elle tombe sur le mur fraîchement tagué. Epuisée, elle s’arrête, se recroqueville et reprend son souffle. Elle relève la tête et regarde avec insistance le mur, le regard perdu dans cette mer de cœurs rouges. Sa main parfaitement manucurée rajuste sa mèche brune derrière l’oreille, et essuie les gouttes qui perlent sur son front. Tournant la tête, elle contemple de ses yeux gris ce paysage lugubre et froid mais qui, contre toute attente, ne lui inspire aucune émotion. Ni même de la peur. Rien, seulement une gêne qui persiste depuis qu’elle est là. A ce moment, dans les buissons au coin du mur, un bruit étouffé résonne. Elle s’approche, intriguée, et aperçoit un reflet brillant comme deux yeux perçants. Soudainement, une envolée de corbeaux l’effraie et la fait tomber. Rapidement, elle se redresse et entrevoit une main d’acier pourvue de griffes.
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