episode 12.2

12.2

J’ai l’impression que le monde s'est effondré autour de moi. Ironiquement, je dirais même que le monde est méchant et que les bonnes personnes ne sortent pas du lot.

Tout d’abord je me présente : je m'appelle Eliotte Bargeau, issue d’une famille plus ou moins recomposée. En vérité, ma famille est très particulière et j’en suis fière. Exactement comme les familles du vingt-et-unième siècle qui se forment par ci, par là. A quoi bon, de présenter ma famille en fait ? Tout ce que je veux, c’est comprendre pourquoi je suis dans cet endroit. Toit panoramique avec une belle vue. Euh… je veux dire une ancienne belle vue. Et j’en suis fière parce que c’était mon chef d'œuvre : c'est moi qui avais peint tous ces coeurs sur le mur, me prenant alors pour une artiste. Eperdument amoureuse de cet homme que j'étais alors, mais tout a basculé comme une voiture avec les quatre roues en l’air, patatras...

Secrètement, j’avais espoir que ce que je vivais n’était qu’un rêve mais ce n’était pas le cas malheureusement. Tant qu'à faire, je vais vous raconter mon calvaire. En effet, mon mari était un homme très particulier. Rancunier, violent envers les femmes, très misogyne. Effectivement, j'ai subi des violences psychologiques et physiques pendant des mois. Surtout, il me cachait des choses, mais je ne disais rien. Néanmoins je suis restée avec lui, ne me demandez pas pourquoi. Il était du reste fasciné par la fortune de mes parents. Sur le coup, je me disais que ce n’était rien. Ensuite au fil du temps je me suis rendu compte qu’il en avait après mon argent. Toutefois je n’aurais jamais pensé qu’il était capable d'engager un homme avec qui il complotait contre moi.

A droite de cette ruelle qui nous amène à cet endroit que je déteste à présent, un jour où mon mari hurlait contre moi, avaient surgi des voisins, venus à mon secours. Sur le coup, c'est en tout cas ce que je croyais. Soudain, j’avais senti une balle qui transperça ma tête. Ensuite une deuxième creva mon cœur.

Rien ne me retenait dans ce monde. En revanche, mon âme habitera toujours cet endroit...