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La jeune femme se réveilla avec un sérieux mal de tête. Elle se tenait assise sur une chaise en fer, menottée. La salle était froide, un simple néon qui grésillait éclairait la pièce. A côté de Rose se trouvait une table, également en fer sans doute. La jeune femme examina la pièce. Aucune fenêtre. Un petit charançon se situait au coin de la salle. Elle devait sûrement être dans un sous-sol.

Soudain, un bruit sourd se fit entendre, la porte s’ouvrit, un homme apparut. La porte se referma sur lui. Il tenait un plateau repas.

«  Enfin réveillée, dit-il.

- Où est-ce qu’on est ?

- Dans une base secrète de l’OMS. déclara-t-il en posant le plateau sur la table et en s’appuyant dessus.

- L’Organisation des Missions Secrètes… murmura-t-elle.

- Tu t’en souviens ?

- Je t’ai déjà dit que cette vie était derrière moi !

- Allons, tu ne te rappelles pas ? L’adrénaline ? Les combats ? Les jeux de rôle avec nos différents alias. Tu adorais ça.

- Bordel ! cria-t-elle. Mais puisque je te dis que j’ai arrêté !

- Tu sais bien que ce n’est pas si facile de quitter cette organisation. Une fois que tu y es, tu ne peux plus faire marche arrière. »

Rose ne répondit pas. Elle regardait fixement le sol.

«  Rose ? Regarde-moi.

- ...

- Rappelle-toi notre dernière mission à Singapour. Elle n’était pas formidable cette mission ?

- Oh je t’en prie ! Pas de sentimentalisme avec moi ou je te fous mon poing dans tes belles petites quenottes ! lâcha-t-elle ironiquement.

- Mais qu’est-ce que tu espérais ? Partir, quitter l’organisation, trouver n mec et fonder une famille ?

- Andrew… dit Rose, radoucie. Détache-moi. Je t’en prie.

- Est-ce qu’on va pouvoir parler tranquillement ?

- Oui.

- Est-ce que tu vas te tenir tranquille ?

- Oui.

- Est-ce qu…

- Allez ! Merde, dépêche-toi ! s’impatienta Rose. »

Andrew s’exécuta, mit les menottes dans sa poche arrière puis se réinstalla face à Rose, tandis que celle-ci se massait les poignets pour calmer la douleur.

«  Tu ne peux pas avoir mis ces six années de missions aux oubliettes… reprit l’homme. On travaillait bien ensemble.

- Tu sais très bien pourquoi je suis partie. Alfred a fait tuer l’amour de ma vie, dit Rose, les yeux brillants, en fixant Andrew.

- Ca fait partie des risques du métier, déclara Andrew, faussement désolé. Tu n’avais qu’à pas lui dire ton vrai métier.

- Parce que pour toi, tuer des gens est un vrai métier ?

- C’est un gagne-pain comme un autre ! rétorqua-t-il. Enfin bref, Alfred a une mission pour toi. Une mission qui serait déjà exécutée depuis quatre ans si tu n’étais pas partie à l’improviste.

- Alfred ne pouvait pas donner ça à un autre agent ?

- Alfred te voulait toi. Et il est très patient mais il a ses limites.

- Qu’est-ce qu’il va se passer si je refuse ? »

Andrew tapota sa veste.

« Il ne vaudrait mieux pas en arriver là. »

Rose regardait le sol. Ses cheveux lui cachaient le visage.

« Je suppose que tu feras le bon choix, dit Andrew. Tu reviens parmi nous alors ? »

La jeune femme ne répondit pas.

« Rose ? questionna de nouveau Andrew.

- Julian était l’amour de ma vie. Vous me l’avez enlevé et je n’ai rien fait envers vous. J’ai simplement pris la décision de changer de vie. Et maintenant vous voulez me forcez à revenir ? Vous avez sûrement dû oublier qu’avec moi, quand c’est non, c’est non. »

Rose se leva d’un bond, attrapa le plateau en métal et le fit cogner contre la tête d’Andrew. Celui-ci eut un mouvement de recul. Elle se retourna ensuite sur elle-même en levant la jambe et fit tomber Andrew. Pour finir, elle lui assena un dernier coup de pied sur la tête qui l’immobilisa totalement. Elle se pencha alors sur Andrew et fouilla dans les poches de sa veste. Elle y trouva un badge et un pistolet silencieux.

Rose transbahuta ensuite Andrew sur le côté puis se servit du badge pour ouvrir la porte. Face à elle se trouvait un ascenseur, elle essaya d’ouvrir les portes de la cage d’ascenseur pour chercher un moyen de s’enfuir. Elle réussit avec peine quand soudain un homme l’attrapa et la projeta contre le mur. C’était un autre agent, il appelait du renfort. La cage d’ascenseur était encore ouverte. Rose n’eut qu’une seule solution. Elle prit de l’élan et poussa l’agent. Un bruit de craquement se fit entendre. Rose se pencha et vit l’agent, désentripaillé, se tenant plus bas. Combien de niveaux ce sous-sol contenait-il ? Et dire qu’elle avait voulu en finir avec cette vie-là.

Rose reprit ses esprits et se remit en marche dans le couloir. Rapidement, elle trouva un escalier qui indiquait le niveau « -5 ». En montant, elle tomba nez à nez avec deux autres agents. La jeune femme leur tira dessus et en moins de deux secondes ils tombèrent. Rose enjamba alors un des corps et reprit sa route.

Elle se trouvait maintenant dans un couloir lumineux. Une fenêtre montrait qu’elle se trouvait entre plusieurs bâtiments. Elle vit l’ombre d’une silhouette et se précipita vers la fenêtre. Un autre membre de l’OMS lui tirait dessus pendant qu’elle descendait l’échelle de secours.

Rose se mit à fuir dans la ruelle et arriva à une grande place de marché. Elle réussit, sans vraiment de mal, à voler une parka kaki. Elle rabattit la capuche sur sa tête. Ses cheveux ondulaient au vent. La jeune femme arriva ensuite près d’un fleuve : la Seine. Elle se trouvait donc à Paris. Des touristes lui faisaient des signes sur plusieurs bateaux-mouches qui passaient.

Elle décida de descendre dans une bouche de métro et arriva plus tard à prendre le RER C. Il fallait absolument trouver une solution. Il fallait qu’elle s’extirpe de cette situation. Elle sortit du RER en jetant des petits regards en coin. C’est bon, elle n’était pas suivie.

Rose réfléchit quelques secondes. Mais oui ! Un des ses contacts habitait encore à Paris ! Lui seul pouvait l’aider.

Elle vola quelques pièces à un SDF en se promettant de lui rendre un autre jour et alla trouver un téléphone public.

« Décroche, décroche ! se répétait-elle, impatiente.

- Rocambole, j’écoute ? dit une voix au bout de la ligne.

- Allô Rocky ! C’est Rose ! Ecoute, j’ai absolument besoin de toi, il faut que tu m’aides ! C’est une question de vie ou de mort ! »

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Le 21 novembre 2016

 

Nicolas DOS SANTOS (UPEM - L1 Lettres Modernes - TD2)

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