Les Rocambolesques
roman-feuilleton collectif arborescent à contraintes
Le lendemain, Shekspir et Lucie voulurent traverser la forêt des Ardoines. Ils décidèrent de se cacher dans les buissons, guettant s’il n’y avait aucun passant. Shekspir se sentit chatouiller. Il demanda d’abord à Lucie d’arrêter de le toucher. Elle lui promit que ce n’était pas elle, puis les chatouilles cessèrent. Quelques secondes plus tard, elles recommencèrent. C’était sur le mollet droit de Shekspir, alors que Lucie était à sa gauche. Shekspir inspecta sa jambe et là, il aperçut un petit charançon qui grimpait tout doucement sur sa jambe. C’était donc ça, cette petite bestiole qui énervait tant notre Shkespir.
-
Bon, mon Shekspir, fit Lucie, peux-tu arrêter de jouer avec ce ridicule insecte et te concentrer sur le plan ? Tout d’abord, déchire tes habits ! Ouh lou lou, tu dois être si beau, torse nu !
-
Lucie, trêve de plaisanteries, dis-moi ton plan.
-
Oui, oui. Comme je te le disais, tu vas déchirer les habits. Nous allons nous déguiser en clochards, ainsi personne ne nous reconnaîtra. Mouahaha ! Plan machiavélique !
-
Oui, bonne idée. Enlève ton chapeau et brûle-le car c’est grâce à lui que l’on te reconnaît.
-
Oui, tu as tellement raison, mon Shekspir, tes idées sont tellement intelligentes, passionnantes ! Ah... Si tu savais comme je t’aime, Shekspir adoré !
-
Mais je le sais ! Depuis que je te connais, tu fais preuve de beaucoup de sentimentalisme. En fait même un peu trop.
Tout à coup, on entendit la sirène des policiers. Ils étaient cernés ! Lucie se volatilisa en faisant tomber une quenotte. Dedans, il y avait un petit mot : « Ne m’oublie pas, chéri, je reviendrai te chercher. » Shekspir se sentit abandonné. Il était désespéré, il se disait qu’il allait finir sa vie aux oubliettes, lui, Shekspir, la star mondiale ! Sa carrière était anéantie.
Il fut transbahuté par les policiers. Lucie était là, dans la forêt, en haut d’un arbre. Elle avait vu l’amour de sa vie se faire embarquer. C’était de sa faute. Elle culpabilisa : son plan était tellement désentripaillé !
Lucie désespérait quand eurêka ! une idée ! Elle devait aller chercher son prince au commissariat. Elle alluma un feu en plein centre-ville, au beau milieu du bitume, histoire de faire diversion. Elle vit une femme détaler pour avertir les pompiers et la police, qui ne tardèrent pas à s’attrouper. De son côté, Lucie marchait en direction du comico ; elle devenait paranoïaque rien qu’à imaginer son prince enfermé. Elle entra dans le commissariat en furie avec deux kalachnikovs, et mit en quelques secondes une énorme terreur parmi une équipe qui, étant en manque d’effectifs, ne put riposter. Lucie se dirigea vers les cellules de garde à vue. Shekspir stupéfait la vit surgir avec une perruque rousse : elle était méconnaissable.
Puis Lucie et Shekspir firent volte-face et se cachèrent dans une salle de sport qui se trouvait non loin de là...
​
Assia et Anissa