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Voilà, le bar se vide, les derniers clients se rhabillent pendant que je débarrasse la dernière table. Cette nuit au bar a été vraiment particulière. Il y avait foule, comme si tout le monde s’était donné rendez-vous spécialement cette nuit. Puis il y a eu ce client, vêtu d’une longue veste noire, avec son masque étrange. Il s’est approché de moi et m’a dit :

— Bonjour Monsieur, ich will ein Glas Whiskey bitte.

— Excusez-moi, mais je ne comprends pas ce que vous me dites.

— Excuse me Sir, I thought you speak in German language…, me rétorque-t-il avant de reprendre : Ich bin wie abgemacht während unserer letzten Versammlung gekommen. Jetzt sagten mich mehr auf...

— Bon, monsieur, je vais vous chercher quelqu’un capable de vous comprendre. »

Malheureusement, je n’ai trouvé personne capable de me traduire ce qu’il essayait de me dire. Je revenais vers lui lorsque je l’ai entendu parler français avec des clients accoudés au bar.

— Mais vous parlez français ?!

— Oui, excusez-moi pour tout à l’heure je vous ai pris pour une autre personne.

J'ai marqué mon étonnement : je sais bien que mes petits problèmes de peau me rendent pour le moins... reconnaissable.

— Je ne connais pas le visage de la personne que je suis censé rencontrer ici et vous avez à peu près la même allure. Chaque fois que je l'ai vue jusqu'ici, elle portait un masque. Elle m’a dit de la retrouver ici, qu’elle serait habillée comme un employé du bar. Elle voulait aussi que nous communiquions en allemand pour nous reconnaître.

— Je ne connais personne ici capable de parler allemand...

Soudain, la porte du bar s’ouvre et un serveur du bar entre, s’approche de nous et dit :

« Dich soll ich treffen ? »

Mon interlocuteur lui répond dans la même langue et ils partent vers le salon secret pour discuter tranquillement.

Les ayant suivis discrètement, je les ai vus rejoindre un groupe d’hommes et de femmes. Afin de ne pas trop attirer l’attention sur eux, ils se sont regroupés sur les canapés, un peu à l’écart des autres clients. Je faisais mine de prendre des commandes, lorsque j’ai entendus l’un d’eux dire :

— La grande taupe à nez étoilé a parlé, elle dit que Pélican est introuvable, qu’il faut absolument qu’on le retrouve, car il s’est fourré dans une sacrée galère.

— On a des pistes ou on est dans le noir total ?

— Pour le moment, a répondu l’employé du bar, on n’a pas d’informations, mais chacune d’entre elles vous sera transmise.

Je n’en ai pas cru mes yeux ni mes oreilles, et dès que j’ai commencé à remonter vers la salle principale, je les ai entendus crier : « LONGUE VIE À LA GRANDE TAUPE À NEZ ÉTOILÉ ! » J'ai monté alors les escaliers en vitesse, puis j’ai fait comme si de rien n'était. Soudain Rocambole est entré avec une charmante demoiselle et m'a commandé trois whiskies en me laissant sur un post-it le lieu et l’horaire de notre rendez-vous. Je le retrouve donc à l’heure indiquée et lui raconte tout ce qui s’est passé dans la cave du bar, que l’homme pélican est porté disparu à l’heure actuelle et qu’il a des problèmes. Rocambole a eu à ces mots un grand sourire, puis il est parti rejoindre la femme qui l’accompagnait à son arrivée au bar. Le bar est maintenant vide : il est l’heure pour moi de rentrer.

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Cédric Goujon, IUT de Vélizy

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