episode 7.4.C

7.4.C

Cassandra ! Je l’avais prévenu, Cassandra avait pu un jour représenter son bonheur, elle avait été sa vie, mais aujourd’hui elle ne pouvait que lui apporter tristesse et remords. La voir sans pouvoir l’approcher le détruisait plus qu’il ne l’était déjà, et cela, je le lui avais dit. Malheureusement je suis condamnée à le suivre sans qu’il ne m’écoute ni ne me voit telle que je suis, condamnée à le voir souffrir de la mort de sa bien-aimée. Nous étions condamnés par la malédiction qui nous reliait, lui et moi, moi et lui, le parfait couple ordinaire emprisonné à jamais dans mon esprit, qui souffre en silence.
   Raphaël ne voyait-il donc pas qu’il effrayait sa moitié? L’enfermer dans le cachot n’était pas une bonne idée s’il désirait la voir s’épanouir, elle se porterait mieux sans lui et notre malédiction. Loin des yeux, loin du cœur, que l’on dit. Elle ne me connaissait pas encore, mais cela ne saurait tarder.
   Cassandra devait se rappeler de lui, de leur amour si évident aux yeux de tous. C’était impératif pour la réussite de ma mission : je n’aurais peut-être jamais le cœur de Raphaël, mais j’obtiendrais son bonheur, même s’il me fallait lui conter leur aventure. Il me fit demander pour quatorze heures dans l’atrium et il ne me restait que la robe de soie à lacer quand je l’entendis remonter le couloir. Il ne venait jamais dans cette aile, que se passait-t-il ? A peine avais-je franchi ma porte qu’il m’ordonna de me dépêcher de remplir le bain pour Cassandra dans sa salle d'eau, il jura que la ponctualité me ferait éternellement défaut. Ne voyait-il vraiment qu’elle?
   Le bain préparé et le bois flambant dans la cheminée, Raphaël m'envoya la chercher. Plus facile à dire qu'à faire, elle avait déjà peur de lui et maintenant elle devait me suivre, moi, une parfaite inconnue à ses yeux ?

VERON Gaëlle, SUON Linda, FOUCAULT Océane et NSONI ZAO Ruth,

Seconde option "Littérature et société" du lycée Emily Brontë
Le 22 mars 2018