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Joséphine finit par s’en aller, lassée de cet ivrogne qui ne comprenait en rien sa vision du monde. Elle voulait qu’on la laisse dériver dans ses pensées, plus obscures les unes que les autres. Mais c’était, par-dessus tout, un besoin qu’elle ressentait. Un besoin constant et omniprésent qui la consumait. Et cela depuis ce fameux accident qui avait conduit sa famille directement dans un autre monde, où le temps, lui, s’était arrêté. Elle n’avait qu’une envie, c’était de se transbahuter un court instant chez eux pour prendre le soin de leur dire un dernier adieu. Mais elle aurait beau pouvoir se désentripailler, elle savait que cela était impossible. La mort était invincible, imbattable en tout point, certains partaient même aux oubliettes après son passage, elle avait un pouvoir absolu. Et le sentimentalisme de Joséphine n’arrangerait rien à cela, elle le savait. Elle continua donc son chemin, errant sans but précis. Elle s’arrêta sur un pont désert à cette heure-ci de la nuit. Elle s’appuya contre le bois du parapet, profitant du silence que la nature lui offrait en l’absence de l’homme. Elle prit le temps de contempler avec attention le paysage. En dessous se trouvait un bassin recouvert de nénuphars, où le ciel étoilé pouvait se refléter, brillant de mille feux. Les arbres qui l’entouraient créaient une ambiance d’intimité. Le contraste était saisissant entre l’endroit où elle se trouvait et son état d’esprit. Alors que Joséphine semblait triste et vide de toute envie d’agir, le lieu était imprégné de sérénité et d’animation. Soudain, elle se sentit observée. Elle tourna la tête. A sa droite, posé sur une feuille d’arbre, se trouvait un charançon, pas plus grand qu’une quenotte.

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BANDERET Luisa, MEURICE Clémence

 

Elèves de 1 ES1 du lycée Emily Brontë

le 24 février 2017

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