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Ses pas emmenèrent Joséphine dans un parc ; elle repensait aux propos que l’homme ivre qui l’avait interpellée avait tenus. Elle erra un certain temps, mais à chaque fois un endroit en particulier retenait son regard et à chacun de ses tours il lui paraissait différent. Un fleuve fluet courait sous un ponton en bois. Il suffisait qu’un seul petit insecte comme un charançon se pose sur une feuille, qu’un pétale de fleur ait été transbahuté par le vent pour qu’elle ait l’impression de redécouvrir ce lieu. Aux alentours de dix-sept heures, elle décida de s’asseoir sur un banc face à l’étang : le soleil se couchait, elle trouvait que ses rayons se reflétant sur l’eau sublimaient la douceur du lieu. C’est alors qu’une jeune fille en fauteuil roulant traversa le pont, non sans difficulté. Joséphine la voyait serrer ses quenottes comme si on la désentripaillait, en essayant de pousser son fauteuil à bout de bras pour franchir la légère pente. Personne ne vint l’aider, la jeune fille au passé indéniablement tragique ne se décourageait pas et arriva tant bien que mal de l’autre côté du pont. Joséphine avait été médusée par cette toute jeune fille au corps frêle qui ne s’était ni plainte, ni découragée. Alors qu’aucune des âmes aux alentours ne s'était souciée de sa situation, bien trop occupées à gérer leurs propres problèmes qu’elles jugeaient égoïstement plus importants que ceux du commun des mortels, la jeune fille avait serré les dents et franchi cet obstacle, sûrement quotidien à son existence. Notre héroïne se demanda alors qui elle était, en si bonne santé, pour se permettre de se morfondre sur ces échecs au lieu d’aller de l’avant. Cette philosophie résonnait dans sa tête comme le fil conducteur d’un nouveau départ et elle était décidée à laisser ses vieux démons aux oubliettes, sans se laisser de nouveau diriger par son sentimentalisme exacerbé et c'est non sans colère qu'elle se jura de ne plus avoir un tel comportement.

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SCHINASI Indiana, PINTO Iyad

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Elèves de 1 ES1 du lycée Emily Brontë

le 24 février 2017

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