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Elle était bien décidée à aller de l’avant. Rester à se morfondre n’allait rien changer, alors pourquoi perdre des minutes de plus ? Il fallait transformer sa vie et arrêter de se désentripailler soi-même.
Joséphine avait bien écouté les mots de l’homme, un être qu’elle comptait bien revoir.
Après leur petite discussion, elle était rentrée chez elle rapidement, pleine d’énergie et de motivation,pour pouvoir d’ores et déjà faire une bucket list. Une liste de choses à accomplir avant de mourir. L’homme lui avait donné de l’inspiration et l’avait aidée à jeter toute obscurité aux oubliettes du passé. Elle avait bien l’intention d’en profiter maintenant, en reconstruisant sa vie.
Joséphine avait toujours senti un manque d’humanité, de chaleur dans sa vie, et  la discussion avec l’homme avait transbahuté toutes ces mauvaises émotions, en lui envoyant une décharge de sentimentalisme.

Elle ne se sentait plus comme une enfant perdue et, en se tenant devant son bureau,  ajouta son premier souhait : « Acheter un carrousel ». La jeune femme rangea la liste dans son sac à main et sortit aussitôt. Le carrousel remuait en elle des souvenirs de sa douce mère. Petite, elle faisait toujours un caprice pour y monter dès qu’elle en voyait. Et, puisqu’elle avait l’intention de grandir et de faire son deuil, elle avait décidé d’acheter un petit carrousel pour le transformer en souvenir doux, au lieu de se remémorer ces moments toujours en pleurant. C’était une manière de faire son premier deuil.
La demoiselle entra dans une petite boutique au coin de sa rue, étant sûre d'y trouver ce qu’elle voulait. Connaissant la gérante, elle savait que celle-ci allait satisfaire sa demande  en quelques secondes. Une trentaine de minutes plus tard, elle était déjà revenue devant son bureau avec la liste, posée à côté du petit carrousel. Elle se sentait bien, beaucoup mieux.
Une des phrases de la vieille dame tournait en boucle dans sa tête : « Aiguise tes quenottes comme une enfant, et mords la vie ».
Elle avait pensé que cela était contradictoire avec son envie de « grandir », mais finalement non, puisqu'il s'agissait de devenir une sorte de grande enfant. Elle avait remercié la  gérante compatissante mille fois au moins, avant de partir.

Regardant fixement son petit manège, Joséphine sentit quelque chose qui lui pinçait le cœur; c'était l'envie d’aller revoir et remercier l’homme. La jeune femme n’eut pas le temps de finir d’écrire sur sa liste, que son destin l’avait déjà emmenée à l’extérieur, et que son investigation pour retrouver l’homme avait commencé. Elle sursauta en voyant un charançon qui passait près de ses pieds et sauta par surprise. Elle ne se rendit pas compte qu'elle avait sauté en même temps dans une aventure folle, mais la vie était sûre que cette femme était prête.


DUONG Amélie
Elève de 1 L du lycée Emily Brontë
le 05 janvier 2018

 

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