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Je réfléchis quelques instants. Je n’avais pas été très gentille, mais lui alors, il avait tenu des propos aberrants à mon sujet. Il ne connaissait absolument rien à ma vie. Je regardai l’horloge suspendue au mur, il était minuit dix, le temps de partir. J’avais cours le lendemain, il fallait que je me lève tôt.
- Il commence à se faire tard, je me lève tôt demain matin. Je devrais rentrer chez moi.
Il me dévisagea quelques secondes, je compris qu’il n’avait pas écouté un traitre mot de ce que je venais de dire.
- Excusez-moi, je n’écoutais pas.
- J’ai dit que je devrais peut-être rentrer.
- Oui.
Voyant qu’il ne réagissait pas beaucoup, je me levai, remis la chaise à sa place et partis. La pluie tombait sur mes épaules. Je me demandais ce que j’avais bien pu faire à la terre entière pour me retrouver dans des situations pareilles. J’avais dû marcher cinq cent mètres lorsque j’entendis une voix derrière moi. Je crus d’abord à un fou ou peut être à un ami que je n’avais pas vu depuis longtemps, mais lorsque je  jetai un coup d’œil derrière moi, c’était l’ivrogne qui me courait après. Je me retournai complètement en m’apprêtant à l’écouter :
- Joséphine, Joséphine, attendez je vous prie. Nous nous y sommes mal pris, s’il vous plaît, laissons-nous une chance d’apprendre à nous connaître. Qui sait ce qu’on pourrait apprendre l’un sur l’autre et qui sait, peut-être qu’une amitié pourrait naître. Je ne voulais pas vous offenser, s’il vous plaît, retrouvons-nous pour discuter lorsque vous aurez un peu de temps.
Je fus prise au dépourvu par ses paroles, alors je répondis la première chose qui me vint à l’esprit :
- Mais pour qui est-ce que vous vous prenez, vous pensez que nous vivons dans un monde de bisnounours, vous pensez que je vais vous raconter toute ma vie alors que je ne vous connais pas ! Vous êtes un beau rêveur!
- D’accord, ne me racontez pas votre vie, mais je vous en prie, ne devenez pas comme moi. Parlez à quelqu’un ou écrivez ce que vous avez sur le cœur, mais ne laissez pas votre peine vous emmener dans les sombres profondeurs.
Ne réfléchissant ni à ce que je venais de dire, ni à la réponse qu’il m’avait donnée, je partis sans un mot, le laissant planté là.
Je fis le trajet jusqu’à chez moi en regardant mes pieds, et en évitant le plus possible de penser à ce qui venait de se passer. Lorsque j’ouvris enfin la porte, le petit appartement était plongé dans le noir. Je fus bien obligée de penser à ce que m’avait dit l’ivrogne. Je ne connaissais même pas son nom. Sur ses conseils je pris une feuille et un stylo et commençai à écrire.

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Vicky MARTINON
Elève de 1 ES1 du lycée Emily Brontë
le 30 avril 2017

 

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