Les Rocambolesques
roman-feuilleton collectif arborescent à contraintes
Le corbeau m’attrape violemment le bras. Pétrifiée à l’idée qu’il me fasse du mal je ferme les yeux et me laisse tomber sur le sol. Je ne sais où se trouve le corbeau. J’entends l’homme qui était avec moi hurler derrière la porte, plongée dans la pénombre je suis incapable de bouger. Petit à petit j’ouvre les yeux mais n’y vois rien, je tourne sur moi-même jusqu’à apercevoir au loin deux portes partiellement éclairées. Pleins de questions se bousculent dans ma tête. Dois-je m’avancer vers les portes ? Dois-je en franchir une ? Que m’arrive-t-il ? Et le corbeau ? Où est-il passé ? Va-t-il revenir ? Me faire du mal ? Que voulait-il me montrer ? L’homme qui hurle derrière la porte me sort de mes interrogations. Dans un élan de lucidité je cours vers la porte, la porte de gauche car le bruit provient de celle-ci. Soulagée à l’idée de revoir un visage qui m’est familier, je saisis la poignée si fort qu’elle me reste dans les mains mais je parviens à ouvrir la porte. De nouveau dans la boutique l’homme ne réagit pas, il continu de crier derrière la porte comme s'il ne me voyait pas. Je lui parle mais ma voix résonne en écho, comme si la boutique était vide. Des questions se bousculent à nouveaux dans ma tête, suis-je dans un monde parallèle ? Celui dans lequel le corbeau pouvait faire disparaître sa boutique ? Le corbeau va-t-il me laisser ici ? Ne devrais-je pas repasser par la porte et prendre celle qui était à côté ? Je regarde les options qui s’offrent à moi, l’homme qui était avec moi paraît désemparé, je me rends compte que la boutique a réapparue et qu’elle est même de couleur noire maintenant. Mais comment le corbeau les a faits réapparaître ? Et le changement de couleur comment s’explique-t-il ? La seule option qui me reste est d’ouvrir la porte de droite. Je fonce alors vers la porte de l’arrière-boutique mais la poignée est cassée, en passant ma main je me rends compte qu’elle traverse la porte, je passe alors frénétiquement mon corps à travers celle-ci. Me retrouvant plongée dans le noir, je me mets face à la porte de droite, main sur la poignée. Je respire un grand coup et j’ouvre la porte.
Méryl Sadmi
(L1, Lettres Modernes, UPEM)
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Mis en ligne le 14 novembre 2016