Les Rocambolesques
roman-feuilleton collectif arborescent à contraintes
Les sons se multipliaient à cause des parois de la galerie qui faisaient écho. Je l’entendais gémir de frustration à l’autre bout du tunnel, mais je m’en moquais. J’étais passée plusieurs fois devant le pauvre malheureux, qui trop accablé par la situation, ne me remarquait pas. Cela commençait à devenir ennuyeux, il ne passait son temps qu’à se morfondre. Il se plaignait de ne pas trouver de sortie, mais n’en cherchait même pas !
Je passai encore une fois devant lui, et c’est là qu’il réagit. Enfin.
— Toi !
Il se releva avec détermination, prêt à me rattraper. Cependant, j’avais plusieurs atouts. Je connaissais les lieux contrairement à lui. De plus, je pouvais me fondre dans l’obscurité grâce à mes vêtements. Je me cachai dans un recoin et il passa devant moi sans me voir. Décidément…
— Où te caches-tu ? Je veux juste rentrer chez moi ! s’exclama-t’il à quelques mètres de moi.
Le pauvre tourna en rond pendant plusieurs minutes, et je m'ennuyais toujours. Je décidai alors de bouger et courus vers une autre branche de la galerie. Je pouvais entendre le bruit de ses pas derrière moi, en plus de ses injures à mon égare.
— Mais arrête toi, espèce de taré ! Je vais t'envoyer en prison !
Je m'esclaffai.
— Il faudrait déjà que tu arrives à sortir !
C’est alors que je trébuchai et tombai à terre la tête la première. Ma proie en profita pour se jeter sur moi.
— Maudit corbeau ! Tu vas me dire où se trouve la sortie maintenant ?
Il tendit sa main vers moi mais j’étais encore trop sonnée pour réagir. Il enleva mon masque et se figea.
— Mais qu’est ce que… la femme au chapeau… Ce n’est pas possible ! Je t’ai vue entrer dans cette boutique et en sortir !
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Marion Dejardins
(L1, Lettres Modernes, UPEM)
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Mis en ligne le 23 novembre 2016