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Quelques minutes après, une femme, pas loin du lac, marchait. Elle regardait l’individu sur le banc. Elle se demandait à qui il parlait, à qui ces expressions faciales s’adressaient ? Pourquoi agitait-il ses mains aussi férocement ? La femme était perplexe face à cette scène: l’homme semblait fou. Prise d’une bonté naturelle mais aussi d’une curiosité féminine, elle se décida à aller lui adresser quelques mots. Elle marcha en sa direction puis ralentit le pas pour écouter ce qu’il disait.

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« Barnabé arrête un peu, calme tes pulsions de meurtrier, j’ai assez de problèmes sur le dos... Mais non tu sais très bien que je te porte dans mon cœur, je ne te trahirais pas mais calme toi s’il te plait... D’accord, on fait un marché, je... »

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Il s’arrêta net dans sa discussion quand il aperçut le visage d’incompréhension de la jeune femme qui se présentait devant lui. Cette dernière se demandait si elle devait lui parler après ce qu’elle venait d’entendre. L’idée d’aborder un fou dérangeait son image, que dirait Ronald, son père et Martine, sa mère ? D’autant plus qu’il avait le teint latino... Oh et puis elle faisait ce qu’elle voulait ! Elle était libre de ses choix, elle avait désormais vingt ans, personne ne pouvait contredire ce qu’elle faisait et ce qu’elle disait, pas même ses parents ! Elle s’assit aux côtés de l’homme et lui sourit. Il se décala de dix millimètres à peine et baissa la tête.

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« Bonjour ! lança-t-elle

-Bonsoir …

-Il ne fait pas encore assez nuit pour employer ce mot

-Mais ce n’est pas la nuit qui définit ce concept, c’est l’heure, n’est-ce pas Barnabé ? (Il jeta un regard au côté opposé du banc)

-Qui est Barnabé ? dit-elle intriguée

-La personne… ou plutôt l’animal à côté de moi voyons !

-Désolée je ne vois personne

-Mais si regardez (Il se penche pour permettre à la jeune femme de voir)

-Ah j’ai saisi, c’est une technique que vous entreprenez quand une femme vient vous aborder afin de la faire fuir ?

-Euh non pas du tout, Barnabé est là, vous pouvez le voir comme moi »

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La jeune femme resta sans voix. Elle ne savait pas quoi dire, ni que faire. Elle décida donc de partir et de laisser l’homme face à lui-même.

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Maëva Dominguez

(L1, Lettres Modernes, UPEM)

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Mis en ligne le 23 novembre 2016

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