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Je me retrouvais là, seul, au milieu de tous ces livres. Je pris la décision d’attendre le corbeau et pour combler mon impatience je déambulais entre les rayons puis me saisis d’un livre au hasard sur l’une des étagères poussiéreuses. Ce livre racontait l’histoire d’un homme qui se retrouve coincé dans un cachot sombre, froid et qui grouille d’insectes. Le livre était si bien écrit que je pouvais sentir les charançons dépeints se faufiler sous mes pieds.

Je commençais à m’impatienter, si j’avais su je ne serais jamais entré dans cette maudite boutique. Je n’aurais pas dû faire tant de sentimentalisme, maintenant me voilà seul sans issue, tout ce que je peux faire c’est continuer de lire ce bouquin.

Le personnage du livre avait froid ; j’avais les quenottes qui claquaient. Nous voulions tous les deux sortir de ces oubliettes. En regardant autour de moi, je me demandais comment ces livres si nombreux avait pu être transbahuté jusqu’ici alors qu’il n’y avait que des chapeaux auparavant. Ceci me semblait impossible.

La pièce était envahie d’une odeur nauséabonde, c’était irrespirable, à tel point qu’on aurait dit qu’un corps désentripaillé gisait entre les étagères.

Je n’avais aucune solution pour fuir alors je repris ma lecture pour tenter d’oublier cette odeur répugnante. À la page suivante le personnage du livre s’était échappé du cachot. Il avait eu cette chance, lui. Il se retrouva au bord d’un fleuve calme, se promenant béat et respirant l’air pur tandis que moi je ne parvenais pas à ignorer cette puanteur.

Il croisa la route d’un pêcheur qui lui proposa une bière, une proposition qu’il accepta volontiers. Je l’enviais, moi qui n’avais pas bu une goutte d’eau depuis le matin.

Lire c’est bien beau, mais le corbeau ne revenait toujours pas et il fallait que je sorte de cet endroit. Je sortais de ma rêverie, relevais la tête et vis soudainement que le paysage avait changé autour de moi :

Les livres et les murs avaient disparu et laissaient place à un champ de blé sous un ciel ensoleillé. Un pêcheur me proposa de boire une gorgée de bière. Ébahi, j’acceptais cette bouteille. Je ne comprenais rien, me voilà pris dans l’histoire que je lisais à l’instant. Étourdi je demandais au pêcheur s’il avait vu un corbeau, il m’indiqua la route derrière moi. À l’horizon, derrière les feuillages, perché sur la branche d’un arbre je vis une silhouette noire.

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Manel et Olivia

(L1, Lettres Modernes, UPEM)

 

Mis en ligne le 7 novembre 2016

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