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Et bam !

Ils s'agitèrent tous deux autour de moi. Effrayé je commençais à me faufiler tel un charançon essayant de s’échapper pour trouver un abri. La fille se posa et se mit à côté de son père, je n’en revenais pas qu’elle était sa fille. Je me relevai doucement et la fille me redemanda pourquoi je la suivais. J’hésitais à lui dire la vraie raison et en voulant m’expliquer je me surpris en train de parler de sentimentalisme, alors que le sujet n’était pas là. Le vendeur avait un air méfiant à mon égard mais sa fille, curieuse, s’approcha de moi et me regarda avec insistance, elle vit mes dents et me dit qu’elle avait déjà vu des quenottes comme les miennes. Je lui demandai où les avait-t-elle vues, dans l’espoir qu’elle me reconnaisse, mais finalement mon souvenir était tombé dans les oubliettes. Le vendeur interrompit alors sa fille et me demanda si je pouvais transbahuter des sacs, surpris j’acquiesçais mais ne comprenant rien de ce qu’il me demandait. Il dit à sa fille de nous attendre et nous descendîmes dans la cave où un tas de sacs étaient désentripaillés, il s’approcha de moi et m’ordonna de quitter leur magasin car il voyait que sa fille s’intéressait un peu trop à moi. On remonta alors et je dis au revoir à sa fille mais elle me suivit et me demanda si j’avais peur de son père, qu’il ne fallait pas parce qu’après tout moi j’étais un humain et lui un corbeau.  Si seulement elle savait que je mourrai d'envie d'envahir leur magasin d'eau, si je pouvais je les inonderais d'un grand fleuve et que ce fleuve se transforme en océan. Pour qui se prenait-il, cette puanteur de corbeau pour me dire ce que j'avais à faire, et puis il n’avait pas à me parler comme ça, ce n’était pas mon père. En parlant de puanteur c'était moi ou  c'était la rue qui empestait comme ça, j’aurai du ne pas tester les parfums que ce volatile vendait.

Suite à cette petite scène avec ce père corbeau, il me vint l'idée de me déguiser en pêcheur ou en poisson parce que si on  parlait d’animal à  animal peut être qu'on se comprendrait. Enfin, qui sait ce que la deuxième rencontre nous réserverait ? Peut-être que je gagnerais la confiance de celui-ci et qu’il me paierait un verre de bière ou même plus. Oh ! Je m'imaginais déjà travailler ensemble avec elle. Je voulus  lui avouer que lorsqu'elle me parlait,  je fus comme transporté dans un autre monde et  rien que d'entendre sa voix, elle m'emporta  dans une rêverie où le  feuillage des arbres était comme au printemps, d’un vert vif qui fait oublier le monde lorsqu’on se met à le contempler d’un œil rêveur.

 

Akilano Florinda

(L1, Lettres modernes, UPEM)

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Mis en ligne le 9 novembre 2016

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