Les Rocambolesques
roman-feuilleton collectif arborescent à contraintes
La jeune femme se réveilla à l’ombre d’un tilleul du parc Montsouris. Un sentiment étrange lui parcourut alors l’esprit, elle avait la certitude d’avoir fait un rêve mais ne parvenait pas à s’en souvenir. Pourtant Joséphine avait le sentiment qu’il n’était pas ordinaire et qu’elle passait à côté de quelque chose. Elle ressentait uniquement l'urgence de devoir partir.
Un rayon de soleil caressa son visage et lui fit reprendre ses esprits. En regardant autour d’elle, Joséphine fut surprise par la paix qui se dégageait du lieu. Elle humait l'air parfumé par la rosée du matin dans un silence apaisant, seul le chant de quelques chardonnerets occupés à se nourrir de petits charançons ou autres petits insectes venait à le troubler. Elle observait aussi deux petits écureuils rongeant de leurs petites quenottes quelques noisettes tombées sous le poids du temps. Les rayons du soleil dans la fraîcheur matinale perçaient l'épais feuillage des saules pleureurs et des chênes, où des couples de geais transbahutaient de petites brindilles pour construire leurs nids, formant ainsi de sublimes colonnes de lumière. Elle se surprit d’un sentimentalisme inconnu jusqu'alors, à la vue de cette vie rythmée par le jour et la nuit, le soleil et la pluie, la chaleur et le froid, à la vue de cette existence sauvage cohabitant avec le monde des hommes dans une parfaite insouciance. A ce moment précis, plus rien ne comptait, le passé, le futur, seul l’instant présent demeurait. Malheureusement, personne ne semblait se rendre compte de la beauté de l’endroit. Les gens traversaient ce petit jardin d’Eden dans la plus totale indifférence. Il semblait à Joséphine que l'Humanité s'occupait à se désentripailler, s’enfermant dans la routine, s'acharnant sans cesse à penser au lendemain en oubliant de profiter des petites choses qui font la richesse d’une vie.
Maintenant que faire ? La seule chose qu’elle souhaitait, c’était partir, prendre un nouveau départ. Joséphine prit donc la décision de se rendre à la gare la plus proche puis une fois là-bas, de laisser la suite dans les mains du destin. Elle prit une dernière profonde inspiration et se mit en route. Il lui fallait seulement réunir quelques affaires pour son voyage. Elle rentra donc chez elle, dans la maison familiale, cette maison qui lui faisait si mal depuis l’accident. Elle réunit dans un sac quelques vêtements, une lampe de poche, quelques livres, son passeport, sa carte d’identité et ses économies. La jeune femme partit en laissant derrière elle tous les souvenirs qui la rattachaient à sa précédente vie, à ce cruel accident qui lui arracha tous les êtres chers à ses yeux afin de pouvoir enfin tourner la page, laissant aux oubliettes les fantômes du passé.
Après quelques minutes de marche à serpenter dans les rues étroites et encore endormies de Paris, Joséphine arrivait devant la gare Saint Lazare.
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Si vous voulez poursuivre le voyage, allez en 8.4.A
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Si vous voulez plonger dans le suspense, 8.4.B est fait pour vous
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Si vous êtes attiré par les parfums, 8.4.E vous accueille voluptueusement
Eddy KAYODI, Lilian LEFAURE
Elèves de 1 ES1 du lycée Emily Brontë
le 07 janvier 2017
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