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J'étais cet hôte aussi indésirable que d'infectes charançons  malencontreusement introduits dans votre assiette. Je m'obligeais à cesser  les jérémiades et tout sentimentalisme. Je devais rester lucide car cet homme-oiseau au langage amphigourique mentait comme un arracheur de quenottes.  Bien décidé à arriver à mes fins, j'entrepris alors d'emprunter un passage éclairé  par une ouverture très étroite situé à l'arrière du bâtiment. Je me retrouvai alors dans une galerie caligineuse conduisant directement à une salle souterraine qui débouchait sur une sorte d'oubliette. Il me semblait n'y avoir plus aucune issue. L'air était  glacé, les murs usés et des ossements mélangés à la terre étaient dispersés aux quatre coins de la pièce. À cet instant, je pensais que notre corbeau portait de bien lourds secrets et qu'il était en mesure d'en transbahuter bien d'autres encore. Le froid s'emparait de tout mon corps. J'eus peur de me faire désentripailler et démembrer par je ne sais quelle créature. La sueur sur mon front s'écoulait comme un fleuve. Je ressentais quelque faiblesse, mes jambes commençaient à fléchir. Une puanteur suffocante se dégageait de cet endroit. Sans savoir pourquoi, je repensais à mon vieil ami Martin surnommé le roi Martin-pêcheur qui se plaisait souvent à me dire « buvons un petit verre ! enivrons nous avant la mise en bière. ».  Martin était un personnage extraordinaire et digne d'être connu... À cet instant, la vue d'une silhouette m'arracha à ma rêverie. Figé, je me sentis comme une proie qu'on observe derrière un feuillage.

Eh bien ! oui !  cette fois, je t'ai bien reconnu…

 

D.B.

(L, Lettres Modernes, UPEM)

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Mis en ligne le 9 novembre 2016

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