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Il y a longtemps que je suis assis dans le train, le regard vide. En attendant, je repense au fait que je n’ai aucune idée pour l’épisode de mon roman feuilleton que je dois rendre dans une semaine au plus tard. Décidément, je n’ai aucune inspiration, alors j’observe les gens autour de moi.  Il me semble que cette fois ci, je ne pourrai pas m’en sortir, à moins de trouver l’inspiration dans peu de temps. Sans trop y prendre garde, je fixe mon regard sur une femme à l’allure excentrique.

 

Elle porte un chapeau de couleur jaune, ainsi qu’un manteau vert orné d’une fourrure qui laisse à peine entrevoir son visage. Et pourtant je peux déceler une inquiétude dans ses traits. Soudain, elle se lève et se précipite vers la porte, je me rends compte qu’il s’agit de la station à laquelle je dois m’arrêter. Rapidement l’idée me vient de la suivre.

 

En sortant dans la rue je l’aperçois au loin, pressant le pas, se retournant constamment comme si elle craignait d’être suivie. Est-elle en danger ? Recherche-t-elle quelque chose ou quelqu’un de spécial ? La femme s’arrête devant un mur tagué de cœurs roses et blancs, de différentes tailles, qu’elle examine attentivement. Tout doucement, je marche sur un chemin rocailleux, humide, le paysage est à peine perceptible. En entendant le bruit assourdissant des travaux je lève les yeux au ciel et aperçois vaguement une grue dont on ne peut déceler la couleur, devant moi les feuilles volent. Très rapidement, elle semble lire un message et continue son chemin. N’hésitant pas une seconde, je me précipite vers cet étrange mur, je trouve ce qu’elle lisait mais ne parviens pas à le déchiffrer. Relevant la tête, je me rends compte qu’elle s’éloigne d’un pas calme mais assuré, alors je la rattrape.

 

Elle tourne au coin d’une rue et après avoir marché un certain temps, elle entre à l’intérieur d’une chapellerie dans laquelle les seuls chapeaux que j’aperçois sont identiques ; là, une personne en noir la suit. Tiens… celle-ci porte un masque de corbeau et disparaît dans le fond de la pièce, des questions se bousculent dans ma tête : quelle est cette drôle de boutique ? Et cet homme habillé de manière bizarre connaît-il cette femme ? Évidemment cela ne fait que renforcer ma curiosité. Elle n’a pas l’air de s’inquiéter. Regard figé sur elle, le corbeau semble ne pas la quitter des yeux et épier tous ses mouvements depuis le fond. Devrais-je intervenir ? Regarder seulement ce qui se passe, sans rien dire ? Entrer dans la boutique et… Tant de questions me passent par la tête.

 

Ébahi, j’assiste à la scène depuis la rue d’en face. Étrangement la pièce reste dans l’obscurité et seul le comptoir est éclairé par la lumière du jour. Revenant du fond de la boutique, l’homme pose une boîte sur laquelle est inscrit un symbole qui m’est inconnu. Un mouvement de sa part, elle ouvre cette boîte et en sort un jouet d’enfant : un carrousel. L’objet se met à tourner, elle recule subitement mais je ne peux voir son expression. Néanmoins, elle lui adresse la parole puis acquiesce et reprend son chemin. Ne devrais-je pas arrêter ici mes investigations ? Seulement, je veux savoir le fin mot de cette histoire. Elle sort de la boutique, en essayant de cacher le jouet sous son manteau.

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Nawel Boukaiba, Caroline Daniel, Roxanne Guegan, Manel,

Méryl Sadmi et Rositsa Trayanova  (L1 Lettres Modernes, UPEM)

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Mis en ligne le 19 octobre 2016

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