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Joséphine était une jeune fille insouciante d'une vingtaine d'années. Son indifférence face à tout ce qui l’entourait n’était pas liée à sa jeunesse mais représentait, au contraire,  un trait particulièrement marqué de son caractère. Elle entra seule, un soir de janvier, dans un bar isolé au plein milieu d’une douce nuit dont la fraîcheur l’enveloppait. Tout en essayant d’atténuer les traces de buée présentes sur le verre de sa montre, elle commanda un café. Elle resta là un long moment assise à le fixer et à réfléchir la tête baissée, à l’écart du peu de personnes qui fréquentaient le lieu.  Unissant ses membres et recroquevillée sur elle même,  il lui arrivait rarement de penser à autre chose qu’à ses cours à la faculté de droit, à l'accident qui avait décimé sa famille, à sa récente rupture avec son petit ami, mais nul ne savait pourquoi ce soir-là elle était aussi chamboulée. Effectivement, de nature si peu soucieuse en temps normal, elle semblait depuis quelques temps préoccupée par ces péripéties qui rythmaient dorénavant sa vie et par un événement inconnu qui paraissait la déprimer aussi. Inutile, voilà la manière dont elle percevait désormais son existence. Étourdie et plongée dans ses pensées, elle avait l’impression que le temps était comme arrêté dans ce bar, où l’ombre de Joséphine demeurait au milieu de la pièce. Elle reprit ses esprits, finit quand même, après d’interminables minutes, son café, réajusta sa robe verte, remit son manteau de velours vert et son chapeau jaune. Etant donné qu’elle se levait tôt tous les matins, elle ne pouvait se permettre de traîner trop tard tous les soirs.

Sans savoir pourquoi -  une raison inconnue poussant ses pas - elle changea de chemin à la dernière minute optant pour un trajet plus long ; un peu de marche par ce froid lui remettrait peut-être les idées en place. Elle marcha jusqu'à une usine abandonnée, qu’un mur décoré de cœurs entourait. Tout le monde appelait l’endroit "Paris cœurs". Sa bottine s'étant encore défaite, elle voulut refaire son lacet lorsqu'elle vit une silhouette qui la hélait.

Tout de noir vêtu, assis dans un coin, l’homme qui s’était adressé à elle portait une bouteille de vin à sa bouche. « Encore un ivrogne » pensa-t-elle, car on pouvait très facilement remarquer son long nez rougi par l'alcool.

 

 

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  • Si vous voulez baigner dans la poésie, allez dans l'épisode 8.2.A

  • Si vous voulez échapper au suicide, dirigez-vous vers l'épisode 8.2.B

  • Si vous voulez une bonne tranche d'ironie, lisez l'épisode 8.2.C

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Louisa BANDERET, Chinède BENABDALLAH, Gaël BOUDOL, Alex CARRILLO, Inès KHETAL, Vicky MARTINON, Clémence MEURICE

Élèves de 1 ES 1 du lycée Emily Brontë

le 20 novembre 2016

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