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« Mademoiselle Prévot ? Lieutenant Martin, de la police criminelle de Paris,  dit-il en lui présentant sa carte d'agent. J'ai quelques questions à vous poser...

— À quel sujet... monsieur ? répondit-elle d'une voix faible et mal assurée.

— Je sais que vous étiez proche de M. Daubeyll, et que cela a dû vous faire un choc... mais c'est à son sujet que je voudrais vous interroger.

— J'ignore de qui ou de quoi vous parlez... souffla-t-elle en reculant de quelques pas.

— C'est encore récent, je comprends que vous ne vouliez pas en parler, mais j'ai besoin de votre collaboration pour résoudre cette enquête. Vous êtes la dernière personne à l'avoir vu en vie. Je suis certain que vous pouvez m'aider.

— Non... non ! Je ne sais rien... je ne sais plus ! Laissez-moi, s'il vous plaît...

— Voulez-vous que je vous rappelle les faits, Mademoiselle ? tonna-t-il en lui attrapant le poignet doucement mais fermement. Joachim Daubeyll. Vingt-cinq ans. Fractures multiples, côtes complètement brisées et poumons perforés, hémorragies importantes. Estimé décédé plusieurs heures avant l'arrivée des secours, qui avaient été appelés en catastrophe par des travailleurs se rendant sur leur lieu de travail. Ce qu'ils ont trouvé n'était qu'une masse horrible, désarticulée. Un tas d'os et de chairs écorchées plus qu'un visage humain. On a trouvé quelques effets personnels... Rien de plus. Accident ? Suicide ? Meurtre ? La police a fini par pencher pour le suicide. Vous saviez que Joachim allait mal ? Mais moi, je n'y crois pas un instant. Aussi désespéré qu'on puisse l'être, on ne va pas se jeter du haut des échafaudages d'un chantier ! Cela n'a aucun sens. Il y a quelque chose qui ne va pas. Pour quelles raisons était-il là ?

— Je ne sais pas, allez-vous-en ! cria-t-elle, au bord des larmes.

— Voilà des mois que je vous cherchais, renchérit-il sans prêter attention à ses pleurs.  Je suis venu pour vous rencontrer, à votre travail, à votre domicile. Personne ne semblait savoir où vous étiez. Ou refusait catégoriquement de me répondre. Où donc étiez-vous ?

— Je... j'avais besoin de repos. J'étais partie en... vacances, balbutia-t-elle en hésitant sur son dernier mot.

— Vraisemblable. Mais faux. Répondez.

— Je ne mens pas, je n'allais pas bien... mais cela ne vous regarde pas !

— À cause de la perte de votre ami ? Soit. Mais cela n'explique pas votre “disparition”… Mademoiselle ?

— J'avais besoin de soins, lâcha-t-elle d'une voix blanche et glaciale, “particuliers”...

— Que...

— Je ne mentais pas en disant que je ne savais plus. J'ai perdu la mémoire. Le “choc”, comme vous disiez, est tel, que j'ai perdu une partie de mes souvenirs récents... »

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Le 20 octobre 2016

Amélie FEZZAÏ, Julie SICOT, Airy PICHON, Florence PLACIDE

(UPEM, L1 Lettres Modernes, TD2)

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