Les Rocambolesques
roman-feuilleton collectif arborescent à contraintes
Rocambole s’arrête net, rebrousse chemin, puis entend Cuthy crier : “Rocambole ?! Mais que faites-vous ?! Aidez-moi à sortir de ce fichu trou et en plus... Aaaaah... Mais c’est immonde ! Un charançon me grimpe le long de la jambe !!
— Donnez-moi votre main, je vais vous tirer de là.”
Rocambole sort alors Cuthy de ce trou puis ils reprennent leur course. Quittant le tunnel, les deux fuyards se retrouvent juste derrière l’église, comme l’a annoncé Rocambole. Ce dernier demande à Cuthy de l’attendre sans faire de bruit, alors qu’il avance doucement vers le parking pour vérifier les alentours afin d’être sûr que personne ne les attende.
Une fois dans le bar, ils s’installent à une table vide. Le bar est sur le point de fermer, Cuthy, encore troublée, ne porte pas attention aux derniers clients finissant leur verre.
“Ma pauvre, commence Rocambole d’un ton inquiet, vous êtes-vous blessées lors de votre chute dans le tunnel ?
— Ne vous inquiétez pas, j’ai eu plus de peur que de mal.
— Mais...
— Passons !” le coupe-t-elle de façon froide. Dans son regard Rocambole décèle
qu’elle est touchée par son sentimentalisme. Cuthy ajoute d’un air autoritaire : “Reprenez votre histoire, j’aimerais bien comprendre ce que vous avez découvert qui pousse cet homme à nous poursuivre.”
Rocambole explique que cette secte, dirigée par l’homme pélican, regroupe de nombreuses personnalités de la classe politique, des grands patrons, des magistrats, lorsqu’il entend :
“OH MA QUENOTTE !” Il se lève avec précipitation et se dirige vers un jeune homme, puis d’un air heureux le prend dans ses bras. Les deux hommes reviennent vers Cuthy, la prennent chacun par un bras, et l’emmènent à l’étage.
“Cuthy, s’exclame Rocambole, je vous présente Willi, il m’a aidé à quitter les oubliettes dans lesquelles on m’avait enfermé.
— Mais pourquoi vous êtes-vous levé lorsqu’il a exprimé une douleur dentaire?
— C’est notre mot de passe pour nous retrouver lorsque nous sommes ici, explique
Willi. Je vois que Monsieur n’a pas perdu la main: en voilà une bien jolie femme que tu transbahutes là.”
Cuthy, ignorant ostensiblement la remarque de Willi, se tourne vers Rocambole : “Je ne comprends pas pourquoi ce bar s’appelle ainsi, cela a-t-il un sens caché ?
— Vous comprendrez cela bientôt, madame”, conclut Rocambole avant de quitter la pièce, laissant seuls Cuthy et Willi.
Elle pose de nombreuses questions à Willi pendant cette absence. Lorsque Rocambole revient, il arrive au milieu d’une conversation et les mots qu’il entend le laissent sans voix: “... j’ai alors chassé ces bêtes avant qu’elles ne désentripaillent mon pauvre chat.
— Mais quelle sauvagerie ! s’étonne Rocambole.
Cuthy et Willi sursautent et s’éloignent l’un de l’autre.
Cuthy sort alors sa montre pour regarder l’heure, puis se lève hâtivement en s'exclamant: “ Seigneur ! Il est déjà si tard, mon chat doit mourir de faim à l'heure qu'il est ! Il me faut rentrer tout de suite !” Les deux compères la suivent, mais Cuthy s'arrête brusquement en voyant les derniers clients du bar en train de danser en porte-jarretelles.
“Rocambole, vous m’avez menée dans un lieu vraiment extravagant, affirme Cuthy.
— Vous comprenez maintenant pourquoi le bar s’appelle ainsi. Et vous ne savez pas tout encore.”
Rocambole emmène Cuthy devant le jukebox : “La femme du patron est une groupie de Patrick Bruel.”
Cuthy troublée par tout ce qui l’entoure se dirige vers la sortie.
Une fois dehors, elle prend une grande inspiration et se dirige rapidement vers son appartement. Arrivée à un carrefour, elle aperçoit une foule qui s’agglutine. Elle décide de s’approcher et entend, malgré tout le bruit, qu’une jeune femme a fait une tentative de suicide, mais l’a épouvantablement r atée. La jeune fille a tenté de se donner la mort en sautant de son balcon, malheureusement la chute n’a pas été assez violente pour permettre cela. Cuthy, qui lorsqu'elle ne hante pas le mur d'amour est chirurgienne orthopédique dans une clinique de la ville, s’approche alors de la jeune femme pour lui porter assistance. Lorsqu’elle regarde son visage, elle remarque que la jeune femme n’est en fait qu’une adolescente dont le visage est tout boutonneux. Elle écarte la foule en demandant à tout le monde de reprendre ses activités, puis questionne la jeune fille. Celle-ci n’arrive pas bien à parler, mais Cuthy parvient à discerner quelques mots : “C’est la faute de Rocambole...”
Cédric Goujon, IUT de Vélizy